Ils sont neuf artistes à s’être jetés dans la fosse. On parle là de celle d’une salle de concert, pas de celle où sont confinés les fauves. Le concept développé par nos neuf têtes brûlées est de mettre en forme la musique jouée par un groupe imaginaire de rock-métal répondant au doux nom de Color Pit. L’exposition éponyme qui se tient au 6b jusqu’au 12 octobre traite la violence, festive, que l’on retrouve dans ces concerts remplis de headbangers chevelus bruyants et exubérants.
Dès l’entrée, on tombe sur les inspirations colorées et fantaisistes d’Anne-Sophie Yacono, qui a monté cette exposition aux côtés d’Angi Réthoré. Une œuvre en grès et bois extraite de la première exposition parisienne de Yacono et intitulée Les Portes de Chatteland (sic) nous introduit à son installation baptisée Jungle qui s’étale comme un lierre psychédélique sur les parois du couloir.
On se balade ensuite entre des portraits de pitbulls stylisés et des tableaux circulaires illustrant un combat de coqs à l’issue que l’on devine funeste. Ces tableaux de Marianne Pradier répondent au Maelstrom d’Angi Réthoré (24 toiles qui forment une grande fontaine de couleurs) et à des impressions sur papier iridium (aspect métallique) chamarrées signées Boris Détraz. Les installations mécaniques de Benjamin Moutte qui s’actionnent aléatoirement titillent notre curiosité tandis que l’œuvre monumentale d’Elsa Tomkoviak jaillit du sol comme un spectre sonore (fréquences). On remarquera aussi l’éclat des céramiques en grès glacé du Norvégien Bjorn Mortensen, disséminées sur tout le parcours.
Le visiteur termine sur Agon, œuvre murale qui sert de stand où se vendent des goodies de Color Pit. On y trouve des chaussettes à l’effigie d’un groupe, des back patch, des coloriages, des t-shirts sérigraphiés…
Maxime Longuet, sur l’exposition Color Pit, 2017